Переписка 1826-1837 - Александр Пушкин
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Доволен ли ты? Мне, кажется, можно признать эти стихи моими. Тут счеты фамильные. Какие твои стихи, где ты сравниваешь медную Грацию (а не медную Венеру) с беззаконною кометою. Покажи их. Я из них знаю, и то ошибочно, только четыре стиха.
389. А. Лестрелен — Пушкину. Сентябрь 1828 г. Москва.Monsieur,
Permettez que les premiers accords d'une muse naissante, soient consacrés à vous exprimer l'admiration que m'ont inspirée vos ouvrages. Dans le printemps de votre vie, vos écrits vous ont assuré une gloire éternelle; déjà votre nom se répète avec enthousiasme dans le monde littéraire et la Russie s'enorgueillit de vous avoir donné le jour; mais l'admiration ne tient pas lieu de talent, et mes vers, sans doute, Monsieur, sont incapables de vous louer dignement; cependant, accueillis par vous, votre seule approbation peut les sauver de l'oubli.
J'ai l'honneur d'être […]
Épitre
à M. Alexandre Pouschkine.
Qui retient donc tes chants, qui suspend tes accords,Ton luth harmonieux, tes sublimes transports?En vain tes doigts hardis abandonnent la lyre;Les Muses sur ton cœur n'ont-elles plus d'empire?De ce repos fatal repousse la langueur,Reprends ton luth divin, et dans ta noble ardeur,Que le frémissement de ses cordes flexibles,Anime encor l'écho de ces rives paisibles.
Jadis en son essor, ton esprit créateur,Osant franchir l'espace où se perd un auteur,Enfantait chaque jour de divines pensées,Et plaçait avec art des phrases cadencées;L'harmonie, en tes vers écrits éloquemment,A l'oreille vibrait mélodieusement:Ainsi la douce voix d'une amante chérie,Ramène l'espérance en notre âme flétrie.
Le vulgaire, il est vrai, rend justice aux savants,Lorsqu'ils sont effacés du nombre des vivants;C'est sur leur tombe, alors, qu'on pose la couronne;Leur trône est un cercueil que l'honneur environne:Tel le chantre d'Achille a vécu méprisé;Ainsi l'on vit Ovide à Tomes déposé,Camoëns dans l'exil eut le destin d'Homère,Il revit sa patrie, y mourut de misère;Persécuté longtemps, le Tasse infortuné,S'avance au Capitole et n'est point couronné;Milton dans le malheur a fini sa carrière,Méconnu des savants, méprisé du vulgaire.
Qu'est le mérite hélas! qu'est-il donc ici bas,Si l'envie et le sort s'attachent à ses pas!Pour éblouir le monde il faut de la richesse,Des titres éclatants, beaucoup de hardiesse,Un brillant équipage et d'effrontés laquais,Insultant les passants aux portes du palais;Cela tient lieu d'esprit à la cour, à la ville,Et des écrits d'un fat, fait admirer le style,Fait un homme d'honneur, d'un fourbe, d'un larron,D'un être sans aveu, le plus loyal baron.
Le poète au grenier trouve un réduit tranquille,Oui, c'est là, qu'oublié dans ce modeste asile,Son esprit créateur, planant sur l'univers,Inspiré par la gloire enfante d'heureux vers;C'est là que son crayon par un trait satirique,Couvre tous nos abus d'une juste critique;Là, sa lyre savante en ses divins accords,Peut immortaliser les vivants et les morts.
Que de héros fameux, célébrés dans l'histoire,Sans l'heureux art des vers, auraient péri sans gloire!Que de Rois oubliés, dignes de notre encens!Et ces tombeaux brisés, renversés par le temps,La lyre anime encor leur dépouille poudreuse,Et cherche un nom caché sous la pierre orgueilleuse;Ulysse, Achille, Hector, sortez de vos tombeaux,L'Iliade éternise Homère et vos travaux.
Sous un Bourbon la France à jamais immortelle,Au sévère Boileau dut sa gloire nouvelle;La prise de Namur, le passage du Rhin;Aux siècles sont transmis par son docte burin.L'émule de Sophocle en surpassant Corneille,A la scène légua sa Phèdre sans pareille.Le chantre de Henri composa l'Orphelin,Zaïre et Mahomet naquirent sous sa main;Mais Corneille et Racine en partageant sa gloire,N'ont point de monument au temple de mémoire. *
Les poètes pourtant, sont la gloire des Rois,Lorsqu'ils sont accueillis, protégés sous leurs lois.Encor faut-il flatter pour être un homme utile;On voit plus d'un Auguste, il est plus d'un Virgile!Mille fois plus heureux, laissant ses vains succès,Le simple laboureur cultive ses guérets;Oui, là, point d'envieux, là, maître en sa demeure,Il vit paisiblement jusqu'à sa dernière heure,Sans chagrins, ni soucis, sans compter d'ennemis,Il peut dire en mourant: j'avais quelques amis.
En butte à la critique envieuse et méchante,Je brave la tempête, et ma main indolente,Traçant dans mes loisirs quelques vers imparfaits,Sans pouvoir t'imiter, lance en vain quelques traits:Tel on voit un vautour en son essor rapide,Chercher à suivre un aigle aux régions du vide,Inutiles efforts; ainsi mon chalumeau,Dans l'art d'écrire en vers est encore au berceau.
L'avenir est à toi, le présent au vulgaire,Peu t'importe un critique injuste ou trop sévère,Par ton hardi génie un chemin t'est tracé,Foule aux pieds ce censeur par tes vers terrassé.Pourtant, ton luth sonore au cri de la victoire,A de plus nobles chants doit consacrer ta gloire;Célèbre tes guerriers; ces vainqueurs du Persan;Ont renversé les murs de l'antique Erivan;Déjà de ses remparts les ruines fumantes,Gémissent sous le poids des aigles triomphantes,Et la triste Arménie en ses profonds déserts,Aux Ismaëliens a vu donner des fers.
D'un sublime transport que ta lyre saisieChante le double affront des peuples de l'Asie,A l'Europe étonnée annonce ces exploits,Célèbre le héros qui fait chérir ses lois;Mais ton cœur se consume et ta lyre est muette,Tu brûles dans ces lieux d'une flamme secrette;Pouschkine, ces liens sont des chaînes, des fers,Romps ce joug oppresseur, crains ces charmes pervers;Si l'amour embellit les lauriers de la gloire,Seul, il ne peut guider au temple de mémoire,Le guerrier, le poète immolent à l'honneurCes plaisirs passagers, ces éclairs de bonheur;Laisse aux simples mortels ces plaisirs et ces peines,Le génie est vainqueur des passions mondaines,Fils chéri d'Apollon, vois l'immortalité,L'amour! qu'est-il?… un songe est sa réalité.
Achille Lestrelin [220]
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* Au panthéon.
390. E. M. Хитрово. Август — первая половина октября 1828 г.(?) Петербург.Mon Dieu, Madame, en disant des phrases en l'air, je n'ai jamais songé à des allusions inconvenantes. Mais voilà comme vous êtes toutes et voilà pourquoi les femmes comme il faut et les grands sentiments sont ce que je crains le plus au monde. Vive[nt] les grisettes. C'est bien plus court et bien plus commode. Si je ne viens pas chez vous, c'est que je suis très occupé, que je ne puis m'absenter que tard, que j'ai mille personnes que je dois voir et que je ne vois pas.
Voulez-vous que je vous parle bien franchement? Peut-être suis-je élégant et comme il faut dans mes écrits; mais mon cœur est tout vulgaire et mes inclinations toutes tiers-état. Je suis soûl d'intrigues, de sentiments, de correspondance, etc. etc. J'ai le malheur d'avoir une liaison avec une personne d'esprit, maladive et passionnée — qui me fait enrager, quoique je l'aime de tout mon cœur. En voilà bien assez pour mes soucis et surtout pour mon tempérament.
Ma franchise ne vous fâchera pas? n'est-ce pas? Pardonnez-moi donc des phrases qui n'avaient pas le sens commun et qui surtout ne vous regardaient en aucune manière.
Адрес: Madame Hitrof. [221]
391. E. M. Хитрово. Август — первая половина октября 1828 г. (?) Петербург.D'où diable prenez vous que je sois fâché? mais j'ai des embarras par-dessus la tête. Pardonnez mon laconisme et mon style de jacobin.
Mercredi.
Адрес: Madame Hitrof [222]
392. H. В. Путяте. Январь — середина октября 1828 г. (?) Петербург.M'étant approché hier d'une dame qui parlait à Mr de Lagrenée, celui-ci lui dit assez haut pour que je l'entendisse: renvoyez-le. Me trouvant forcé de demander raison de ce propos, je vous prie, Monsieur, de vouloir bien vous rendre auprès de Mr de Lagrenée et de lui parler en conséquence.
Pouchkine.
Адрес: À Monsieur
Monsieur Poutiata.
R.S.V.P. [223] [224]
393. A. H. Вульфу. 27 октября 1828 г. МалинникиТверской Ловелас С. Петербургскому Вальмону здравия и успехов желает.
Честь имею донести, что в здешней губернии, наполненной вашим воспоминанием, всё обстоит благополучно. Меня приняли с достодолжным почитанием и благосклонностию. Утверждают, что вы гораздо хуже меня (в моральном отношении), и потому не смею надеяться на успехи, равные вашим. Требуемые от меня пояснения на счет вашего П.[етер]Бургского поведения дал я с откровенностию и простодушием — от чего и потекли некоторые слезы и вырвались некоторые недоброжелательные восклицания, как например: какой мерзавец! какая скверная душа! но я притворился, что их не слышу. При сей верной оказии доношу вам, что Марья Василиевна Борисова есть цветок в пустыне, соловей в дичи лесной, перла в море и что я намерен на днях в нее влюбиться.
Здравствуйте; поклонение мое Анне Петровне, дружеское рукожатие баронессе etc.
27 окт.
Адрес: Алексею Николаевичу Вульфу.
394. П. А. Осиповой. 3 ноября 1828 г. Малинники.Mille remerciements, Madame, pour l'intérêt que vous daignez prendre à votre tout dévoué serviteur. Je serais venu chez vous absolument, mais la nuit m'a surpris je ne sais trop comment au beau milieu de mes rêveries. Ma santé est aussi bonne que possible.
A demain donc, Madame, et veuillez encore une fois recevoir mes tendres remerciements.
3 novembre. [225]
395. А. А. Дельвигу. Середина ноября 1828 г. Малинники.Ответ Катенину.
Напрасно, пламенный поэт,Свой чудный кубок мне подносишьИ выпить на здоровье просишь:Не пью, любезный мой сосед.Товарищ милый, но лукавый,Твой кубок полон не вином,Но упоительной отравой.Он заманит меня потомТебе вослед опять за славой.Не так ли опытный гусар,Вербуя рекрута, подноситЕму веселый Вакха дар,Пока воинственный угарЕго на месте не подкосит?Я сам служивый; мне домойПора убраться на покой.Останься ты в строях Парнасса.Пред делом кубок наливай,И лавр Корнеля или ТассаОдин с похмелья пожинай.
А. П.
Вот тебе в цветы ответ Катенину вместо ответа Готовцевой, который не готов. Я совершенно разучился любезничать: мне так же трудно проломать мадригал, как и [-]. А всё Софья Остафьевна виновата. Не знаю, долго ли останусь в здешнем краю. Жду ответа от Баратынского. К новому году вероятно явлюся к Вам в Чухландию. Здесь мне очень весело. Пр.[асковью] Алекс.[андровну] я люблю душевно; жаль, что она хворает и всё беспокоится. Соседи ездят смотреть на меня, как на собаку Мунито; скажи это гр.[афу] Хвостову. Петр Марк.[ович] здесь повеселел и уморительно мил. На днях было сборище у одного соседа; я должен был туда приехать. Дети его родственницы, балованные ребятишки, хотели непременно туда же ехать. Мать принесла им изюму и черносливу, и думала тихонько от них убраться. Но Петр Марк.[ович] их взбуторажил, он к ним прибежал: дети! дети! мать Вас обманывает — не ешьте черносливу; поезжайте с нею. Там будет Пушкин — он весь сахарный, а зад его яблочный; его разрежут и всем вам будет по кусочку — дети разревелись: Не хотим черносливу, хотим Пушкина. Нечего делать — их повезли, и они сбежались ко мне облизываясь — но увидев, что я не сахарный, а кожаный, совсем опешили. Здесь очень много хорошеньких девчонок (или девиц, как приказывает звать Борис Михайлович), я с ними вожусь платонически, и от того толстею и поправляюсь в моем здоровьи — прощай, поцалуй себя в пупок, если можешь. Сестра просит для своего Голубчика моегоВорона; как ты думаешь. Пускай шурин гравирует, а ты печатай. Vale et mihi favere [226], как Евг.[ений]Онегин. Баронессе не говорю ничего — однакож целую ручку, но весьма чопорно.