Вольтер и его книга о Петре Великом - Евгений Францевич Шмурло
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N. 332. – Le vizir Baltagi Mehemet avait passé le Danube à la tête de cent mille hommes, et marchait vers Yassi le long du Pruth (521).
SEC. p. 9. avoit passé le Danube. Les nouvelles qu’on avoit donné au Tsar de la marche des Turcs se trouvèrent fausses. Elles assuroient que l’armée du grand visir ne pouvoit arriver au Danube que vers la fin du juillet v. st., par conséquent l’armée russienne pourroit y être avant les Turcs pour leur disputer le passage de cette rivière. C’étoit-là que suivant le rapport d’un nommé Sava Ragouzinski qui étoit du secret de cette guerre, les Russes devoient être joints par les nations chrétiennes qui avoient promis de secouer le joug des Turcs et de leur apporter des provisions en abondance.
N. 333. – Tandis que l’armée ottomane passait le Danube, le czar avançait par les frontières de la Pologne, passait le Borysthène pour aller dégager le maréchal Sheremetof, qui, étant au midi d’Yassi sur les bords du Pruth, était menacé de se voir bientôt environné de cent mille Turcs et d’une armée de Tartares (522).
SEC. p. 9. Le Tsar avançoit par les frontières de Pologne. Il arriva le 23 juin sur les bords du Dniester et non pas du Boristène. Le 28 toute l’armée passa cette rivière sur deux ponts sous la petite ville de Soroka.
SEC. ibid. dégager le maréchal Sheremetoff. Il avoit pris les devants avec la cavallerie. Les Tatares qui étoient venûs en grand nombre pour s’opposer à son passage du Dniester, furent bientôt repoussés et il se trouva au milieu de juin sur les bords du Pruth. Les Turcs dans ce temps-là étoient encore derrière le Danube, ainsi il n’y avoit rien à craindre pour Sheremetoff.
Voltaire ne voulut pas renoncer à son idée; il ne corrigea même pas une erreur essentielle, en confondant le Dniestr avec le Dniepr.
N. 334. – Pierre, avant de passer le Borysthène… (522).
SEC. ibid. avant de passer le Boristène. Il faut dire le Dniester.
Encore une fois Voltaire fit la sourde oreille à l’erreur évidente qui lui était signalée.
N. 335. – Elle [Catherine] se servait rarement de voiture (522).
SEC. p. 10. Elle se servit rarement de voiture. Ce n’est que dans cette campagne et particulièrement dans la marche vers le Pruth ainsi que dans le retour jusqu’au Dniester qu’on l’a vu quelquefois à cheval. Ordinairement elle se servoit de voiture.
N. 336. – Il fallut marcher au delà du Borysthène par quelques déserts, traverser le Bog, et ensuite la rivière du Tiras, qu’on nomme aujourd’hui Niester; après quoi l’on trouvait encore un autre désert avant d’arriver à Yassi sur les bords du Pruth (522).
SEC. ibid. Marcher par des déserts. Les déserts de ce coté du Dniester ne sont pas considérables, mais de l’autre ce sont des plaines immenses, où l’on ne traversent que rarement et fort peu d’eau. L’armée les traversa en trois marches faisant halte pendant le grand jour à fin de se garantir de l’ardeur du soleil qui est brûlant dans ces contrées, cependant on ne put éviter ni se parer du fléau des sauterelles: les exécrables insectes devorent l’herbe n’en laissant que la racine et infectoient après l’armée par la puanteur de leurs excremens. Elles ont causé à l’armée la perte de beaucoup de chevaux et de bétail. On ne perdit pas moins d’hommes par l’ardeur du soleil et la soif. Pierre qui arriva le premier avec ses gardes sur les bords du Pruth, envoya d’abord des tonneaux remplis d’eau aux troupes qui marchoient dans les déserts.
N. 337. – Bassaraba… lui proposa la paix (522).
SEC. ibid. proposa la paix. Voyés la note à la page 8ème.
Voir plus haut le N. 327.
N. 338. – Les provisions que Cantemir avait promises, et qu’il espérait en vain tirer de la Valachie, ne pouvaient arriver (522).
SEC. ibid. que Cantemir avoit promises et qu’il espéroit de tirer de la Valachie. La Moldavie étant un pays rempli de déserts peu peuplé, fournissant à peine à la subsistance de ses habitants.
N. 339. – Un fléau dangereux se joignit à tous ces contretemps; des nuées de sauterelles couvrirent les campagnes, les dévorèrent et les infectèrent: l’eau manquait souvent dans la marche, sous un soleil brûlant et dans des déserts arides; on fut obligé de faire porter à l’armée de l’eau dans des tonneaux (523).
Évidemment ces quelques lignes ne figuraient pas dans le manuscrit: elle constituent une répétition presque intégrale de ce que l’Académie avait cru bon de communiquer à Voltaire dans les observations à propos de ce manuscrit. Voir plus haut le N. 336.
N. 340. – Pierre se hâta de marcher sur la rive droite du Pruth, dès qu’il eut formé quelques magasins. Le point décisif était d’empêcher les Turcs, postés au-dessous sur la rive gauche de passer ce fleuve et de venir à lui. Cette manœuvre devait le rendre maître de la Moldavie et de la Valachie: il envoya le général Janus avec l’avant-garde pour s’opposer à ce passage des Turcs; mais ce général n’arriva que dans le temps même qu’ils passaient sur leurs pontons: il se retira, et son infanterie fut poursuivie jusqu’à ce que le czar vint lui-même le dégager (523).
SEC. p. 11. Pierre se hâta. Comme il étoit impossible de trouver assés de provision dans ce pays ruiné, il fut arrêté dans un conseil de guerre que toute l’armée resteroit près de Yassi pendant qu’on y formeroit des magasins. Cependant on eût avis que les Turcs n’avoient pas encore tous passé le Danube. L’hospodar de Moldavie et les seigneurs de ce pays en profitèrent pour prier le Tsar de prévenir l’ennemi; ils représentèrent que les Turcs avoient formé de grands magasins au delà de la rivière de Syreth dont il seroit facile de s’emparer, puisqu’ils n’étoient pas gardés. Castriot envoyé de l’hospodar de Valachie et le Comte Thomas Cantacouzène qui dans la suite passa au service de Russie confirmèrent la même chose. Quoique il fut très dangereux de se prêter à leurs propositions,